Pourtant, l’écriture est un loisir accessible. Si vous lisez ce blog, c’est que vous avez (déjà) un ordinateur donc l’investissement qu’il vous reste à faire est de précisément zéro euro. Ecrire un livre est une activité complètement gratuite, youpie !
Est-ce donc l’idée qui vous manque ? Dans ce cas, c’est peut-être que vous n’avez pas grand-chose à raconter et que votre hypothétique bouquin n’est qu’une vague lubie ; passez votre chemin.
Vous ne trouvez pas le temps ? Evaluez honnêtement le nombre d’heures hebdomadaires que vous passez sur les réseaux sociaux… Divisez ce temps par deux. Et voilà, vous avez le temps d’écrire !
Alors quoi ? Si vous avez l’idée, le matos et le temps, c’est la méthode qui vous fait défaut. Et ça tombe bien : la méthode, c’est ma spécialité !
Etape 1 : comprendre que votre livre est un projet
Arrêtez de penser votre livre à venir comme le grand-oeuvre de votre existence ; il s’agit simplement d’un projet personnel que vous souhaitez mener à bien.
Soyez concret : vous ne devez pas écrire « un livre » mais rédiger des chapitres. Chaque chapitre est donc une étape de votre projet. Commencez donc par découper votre bouquin en parties, sous-parties, sous-sous-parties, alinéas…
L’idée, c’est de diviser l’ensemble du projet en tâches à accomplir une par une afin d’avancer pas-à-pas vers sa réalisation. Voyez cela comme une feuille de route ou un plan de randonnée : étape par étape, vous savez où vous allez.
Et la bonne nouvelle, c’est que rien ne vous oblige à faire les étapes dans l’ordre !
Etape 2 : utiliser la force de la contrainte créative
Si vous pensez que les contraintes bloquent la créativité, pensez à une page blanche : c’est un espace dénué de contrainte mais elle est connue pour engendrer l’angoisse…
N’ayez donc pas peur de vous fixer des échéances structurelles dans la construction de votre livre, de vos chapitres, de vos paragraphes. Plutôt que de contempler le néant, vous aurez ainsi une structure sur laquelle vous appuyer.
Par exemple, lorsque j’ai écrit Discours du Manager, j’ai volontairement découpé l’ouvrage en 3 parties, comprenant chacune 5 chapitres, eux-mêmes divisés en 3 sous parties, elles-mêmes découpées en 3 sous-sous-parties… et je n’avais pas encore écrit le premier mot du livre.
Loin d’être une barrière, cette structure contraignante m’a forcé à mobiliser ma créativité et ma logique pour construire un livre. Bilan : un bouquin de 248 pages (que je trouve) réussi écrit en moins de trois mois.
Etape 3 : accepter d’écrire de la merde, mais d’écrire quand même
Peu de gens ont le génie qui leur coule des doigts. Vous devez donc accepter d’écrire des textes pas forcément géniaux et d’y revenir plus tard pour les améliorer. Hemingway disait ‘write drunk, edit sober‘, ce qui signifie en français : « écrivez bourré, puis relisez quand vous aurez dessaoulé. »
Même sans picoler, le principe est le même : écrivez sans vous demander si ce que vous écrivez est génial ou nul à chier, vous aurez largement le temps d’améliorer votre texte plus tard. Par contre, si vous n’écrivez rien, vous n’aurez aucun texte à améliorer…
Cela implique aussi d’accepter que votre texte initial pourra largement être amputé avant d’arriver à votre texte final. Et alors ? Un adage en vogue chez les éditeurs veut qu’on ne regrette jamais une phrase qu’on supprime. Et franchement, c’est pas complètement faux.
Etape 4 : fixer des échéances et s’y tenir
Exactement comme pour un autre projet, vous devez vous fixer des délais dans lesquels telle ou telle partie de votre livre sera écrite. Si vous laissez le temps filer, votre objectif filera aussi.
Chaque jour, chaque semaine ou chaque mois, vous devez donc vous tenir à votre quota de rédaction et faire le point. Puis continuer.
Souciez-vous plus de produire la quantité fixée que la qualité souhaitée. Même remarque que précédemment : si vous avez un texte de 100 pages pas géniales à améliorer, vous avez un texte de 100 pages. Si vous avez un texte de 2 pages à la pointe du style, vous êtes loin d’avoir écrit un livre.
Etape 5 : éditer votre texte sans vous faire de cadeau
Quand vous aurez fini votre premier « manuscrit abouti », faites une pause. Genre une semaine. Ou même un mois. Vous pouvez déjà être content de vous, boire des coups, tout ça…
Puis imprimez votre manuscrit, munissez-vous d’un stylo rouge et soyez sans pitié avec vous-même. Barrez ce qui doit être supprimé, soulignez ce qui doit être revu, annotez ce qui doit être amélioré…
Pour vous aider, vous pouvez utiliser ces 10 astuces pour devenir un meilleur auteur et ces 7 techniques pour améliorer la qualité de vos textes. Un paragraphe n’est pas clair ? On ré-écrit ! Une phrase n’a rien à faire là ? Poubelle !
Soyez patient : le processus d’édition peut prendre aussi longtemps que l’écriture proprement dite puisque vous ne pourrez plus faire l’impasse sur telle répétition, tel tic de langage, telle tournure de phrase ou telle référence à approfondir.
Selon les cas et selon l’humeur, cette dernière étape peut être hilarante ou horripilante. Et c’est souvent un peu des deux.
4 commentaires sur « Comment écrire un livre : 5 étapes en mode projet pour passer de l’idée au manuscrit »