Si la plupart des gens n’ont aucun problème à parler devant des amis autour d’un café, ce n’est plus la même chose dès lors qu’ils montent sur une estrade. Pourtant, l’exercice est le même : vous allez ouvrir la bouche, dire ce que vous avez à dire, et attendre les réactions de vos interlocuteurs. Facile à dire, pas vrai ?
Les erreurs à éviter : alcool et stupéfiants
Vous avez sans doute des amis charmants et pleins de bonne volonté qui ne manqueront pas de vous donner de bons conseils pour vaincre le trac, en fonction de leur appétence particulière pour les paradis artificiels… N’y pensez même pas.
Qu’il s’agisse de se jeter un shot de tequila, de gober un cachet d’opiacé ou de fumer un joint, les solutions narcotiques ne manquent pas pour vaincre le trac, et c’est vrai que c’est efficace. Vous serez moins angoissé, plus détaché et peut-être même plus drôle.
Mais vous subirez aussi une baisse d’attention, des difficultés d’élocution et une chute de la mémorisation, sans oublier un manque de concentration qui sera du meilleur effet si vous devez ensuite répondre à des questions !
Ne vous prenez pas pour une rock-star ou une diva de la pop : il n’y a rien de charmant à écouter un orateur éméché. On vous pardonnera un souffle court lié au trac et on pourra même trouver attendrissant des difficultés liées à l’émotion, mais personne n’acceptera une langue pâteuse ou un regard enfumé.
Ceci étant posé, passons aux choses sérieuses.
Le trac, une affaire de cortisol
Le trac est souvent synonyme de problème, et pour cause : on transpire abondamment, on a du mal à trouver son souffle, la voix tremble et l’estomac se serre… Les symptômes sont multiples et rarement agréables.
On associe généralement ces sensations déplaisantes à une hausse du taux d’adrénaline, mais c’est faire fausse route : toutes ces difficultés biologiques sont en fait liées au cortisol, l’hormone du stress.
J’imagine que ces considérations chimiques ne vous passionnent pas, mais cela vous aide pourtant à comprendre le trac : il n’est rien de plus qu’une manifestation ponctuelle et brutale d’un sentiment de stress. La question est donc de savoir ce qui provoque ce stress.
Identifier les facteurs du stress
Prendre la parole en public n’est que l’élément déclencheur mais pas la cause du trac ; vous parlez tous les jours à d’autres personnes et cela ne vous provoque a priori pas de palpitations cardiaques ni de sudation particulière.
La raison est en vous : le stress que vous ressentez est une émotion générée par votre interprétation de la situation à venir. Alors, que craignez-vous ?
Généralement, l’appréhension ressentie est liée à trois types de craintes :
- Ne pas être à la hauteur, paraître incompétent
- Etre mal jugé par le public, subir un regard négatif
- Etre ennuyeux, ne pas intéresser l’auditoire
Vous vous reconnaissez dans ces angoisses et ces peurs vous semblent fondées ? Révisez votre jugement et inversez la tendance !
Changer d’attitude en changeant de point de vue
Si vous craignez de paraître incompétent, demandez-vous plutôt quelles sont les compétences que vous avez déjà et comment vous pouvez acquérir celles qui vous manquent. Par ailleurs, si l’on vous a demandé d’intervenir, c’est sans doute que vous êtes compétent sur le sujet…
Si vous redoutez que vos auditeurs émettent des jugements négatifs sur votre prestation ou sur vous-même, vous prenez tout simplement le chemin à l’envers : comment le public pourrait-il contester ce que vous n’avez pas encore dit ? Et si cette crainte est liée à une argumentation bancale, peut-être suffit-il tout simplement de revoir votre point de vue ou votre discours.
Si votre unique angoisse est de ne pas intéresser l’auditoire, la solution ne dépend que de vous : soyez enthousiaste, soyez pédagogue et transmettez votre passion pour votre sujet !
Visionnez quelques vidéos des conférences TED ou TEDx et choisissez des sujets qui vous semblent ennuyeux ou complexes. Une dizaine de minutes plus tard, avez-vous changé d’avis ? Si c’est le cas, inspirez-vous de l’intervenant pour captiver votre auditoire.
Limiter le trac, une affaire de préparation
Souvenez-vous que la meilleure des façons de vaincre le trac est tout simplement d’être bien préparé !
N’hésitez pas à répéter plusieurs fois votre intervention, à la minuter, à la filmer, à vous enregistrer avec un dictaphone, à corriger des mots ou des tournures avec lesquelles vous n’êtes pas à l’aise.
L’exercice peut sembler contraignant au début, mais c’est à vous de voir : voulez-vous simplement essayer de faire du mieux que vous pouvez ou vous préparer vraiment pour être à l’aise le moment venu ?