Réussir à se lancer pour improviser un discours est une chose, mais le conclure sans se perdre en est une autre. Car si établir la communication par le regard et trouver la première phrase peuvent devenir des automatismes en maintenant un certain self-control, on a souvent tendance à oublier les bonnes pratiques quand on se laisse emporter par le flot des mots.
Il ne faut pourtant pas oublier deux choses essentielles : s’inclure parmi le groupe qui vous écoute… et conclure pour qu’il puisse arrêter de vous écouter !
S’inclure : entre géographie et proximité
Alors qu’un discours a lieu dans une disposition géographique classique avec une scène ou une estrade face à un public, vous êtes généralement installé parmi vos auditeurs lorsque vous devez improviser.
Aidez-vous de cette situation pour séduire plus et convaincre mieux ; faites bloc avec ceux qui vous écoutent en employant le « nous » plutôt que le « vous ».
- Si c’est pour annoncer une bonne nouvelle (comme le lancement d’un nouveau projet prometteur), vous inclure dans le groupe suscitera plus d’enthousiasme de la part de vos collaborateurs.
- Si c’est pour annoncer une mauvaise nouvelle (comme de mauvais résultats financiers), vous inclure dans le groupe aidera à faire passer la pilule puisque vous supporterez aussi votre part de malheur.
Conclure : entre orientation et stratagème
Une fois votre message délivré, il faudra penser à conclure. Ne perdez jamais de vue votre destination, cela vous aidera à l’atteindre et vous éviterez ainsi de vous perdre dans les méandres de vos idées ou de vos digressions.
Si vous savez déjà où vous voulez en venir avant de prendre la parole, alors tracez votre chemin vers le point de sortie, c’est encore le meilleur moyen de procéder.
En revanche, si vous n’arrivez pas à avancer dans votre propos et encore moins à conclure, il va falloir utiliser un petit stratagème.
Bien connu des comédiens, cette astuce consiste tout simplement à dialoguer avec soi-même ! Cette technique offre deux avantages :
- D’abord, votre discours devient vivant même si vous ne racontez pas grand-chose.
- Ensuite, vous gagnez du temps pour trouver ce que vous allez dire.
Par exemple, si on vous demande d’intervenir sur le thème de l’innovation dans l’entreprise, et vous n’aviez pas du tout prévu de le faire. Cela peut ressembler à ça….
« Je n’avais pas prévu de prendre la parole aujourd’hui, mais puisque vous m’y invitez si gentiment, je vais en profiter. En profiter pour vous dire quoi ? Eh bien pour vous dire deux choses. Quelles sont ces deux choses ? La première, c’est que l’innovation doit être au coeur de l’entreprise. Pourquoi au coeur de l’entreprise ? Tout simplement parce que… »
Et ainsi de suite.
Évidemment, si vous parlez ainsi pendant dix minutes, ça va devenir indigeste, mais pour vous mettre en jambes et gagner quelques secondes le temps de trouver où vous voulez en venir, c’est un habile subterfuge !