Les fêtes de fin d’année approchent et ça va être l’occasion de se bourrer la panse, s’éclater le bide et faire bombance. Ah, l’esprit de Noël… Cette célébration annuelle qui n’a plus grand-chose à voir avec la religion mais qui incarne cette magnifique capacité des Occidentaux à ingurgiter des quantités massives de nourriture et d’alcool en s’offrant des cadeaux. Formidable époque !
Même les plus laïcards d’entre nous oublient alors que Noël célèbre la mémoire des tribulations d’un petit Juif qui a foutu le bazar en Palestine avant de devenir le héros d’un thriller spirituel devenu best-seller mondial (je vous recommande d’ailleurs sa version punk-rock remasterisée, intitulée L’Agneau).
Mais au-delà de la dinde ou du chapon, du pinard ou du champagne, du chocolat ou de la bûche… que se passe-t-il dans votre corps quand vous avalez tellement de nourriture que vous êtes assis sur votre première bouchée vers la fin du repas ?
Constat n°1 : vous n’allez pas stocker beaucoup de graisse
Comme le remarquent très justement nos amis de Examine en analysant un repas de Thanksgiving (une sorte de before en Amérique du Nord), même si vous avalez 3500 calories dans la journée, vous n’allez pas ruiner votre tour de taille. Factuellement, cela représente le nombre de calories nécessaires pour fabriquer 450g de graisse, mais il y a deux choses à prendre en compte :
- Vous brulez « naturellement » environ 2500 calories dans la journée
- Le métabolisme est très efficace pour réguler une journée d’excès
Ainsi, même si vous dépassez de 1000 calories vos besoins journaliers, manger un gros repas dans une période de temps resserrée augmente la chaleur corporelle et les calories libérées par cette chaleur ne sont pas stockées dans le corps.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le métabolisme est un thermostat plutôt qu’une calculatrice ; il s’adapte ! La logique du bilan calorique est exacte mais il faut prendre en compte les adaptations du métabolisme qui vont avec les gênes, l’apport calorique et le mode de vie en général.
Pour vous en convaincre (si ce n’est pas déjà fait), une étude sur des jumeaux identiques a permis de confirmer cette thèse : en suralimentant suffisamment les sujets de l’étude pendant plusieurs semaines pour provoquer une prise de poids de 16 kilos, les chercheurs ont constaté… qu’aucun sujet n’a pris autant de poids. Certains ont pris 5 kilos, d’autres ont pris plus, et une seule paire de jumeaux a pris 13,5 kilos, mais personne n’a pris 16kg ! Le corps s’adapte donc en permanence pour limiter les dégâts (même si nous ne sommes pas tous égaux devant la nature).
Autre remarque sur l’accumulation des calories : la plupart des gens qui vont manger comme des gorets pendant la soirée du réveillon vont manger beaucoup moins le lendemain voire le surlendemain, ce qui équilibre la balance calorique sur plusieurs jours.
Enfin, la prise de poids dépend aussi de ce que vous mangez et de l’état physique dans lequel vous êtes. Par exemple, si vos stocks de glycogène sont vides parce que vous avez fait un effort physique intense dans la journée, les glucides que vous allez manger iront directement dans vos muscles et votre foie, pas dans vos bourrelets. Et si vous forcez sur les protéines, vous limitez encore plus la casse puisque les protéines augmentent la satiété et la thermogenèse.
Constat n°2 : vous allez stocker beaucoup d’eau
Si vous vous pesez le lendemain d’un banquet (qu’il s’agisse de Noël, d’un mariage ou de n’importe quelle occasion), vous constaterez que vous avez pris entre 1 et 4 kilos sur la balance. Badaboum !
C’est bon, calmez-vous, vous n’avez pas fabriqué autant de graisse en une seule nuit. Ce poids supplémentaire va disparaitre rapidement car il est essentiellement composé de fluides et d’aliments. En clair ? Du pipi, du caca, de la nourriture en décomposition dans vos intestins et des stocks de sucre partout où votre corps à pu en faire. Glamour, pas vrai ?
Retenez qu’un gain de graisse corporelle ne se produit pas en 24h, il se produit au fil du temps. Il faut plusieurs semaines voire plusieurs mois (et assurément plusieurs jours, même avec un apport calorique massif). Un gain de poids en une nuit est généralement lié aux fluides corporels et la rétention de ces fluides est augmenté par le stockage du sucre et du sel. Par exemple, le glycogène est composé d’un gramme de sucre pour quatre grammes d’eau… et vous pouvez stocker jusqu’à 500g de sucre sous forme de glycogène (ce qui représente 2,5kg de poids corporel).
Constat n°3 : vous allez chahuter votre flore intestinale
Votre intestin est votre deuxième cerveau : les 100 trillions de bactéries qui peuple notre flore intestinale jouent un rôle majeur dans notre santé en général (et dans votre santé mentale). Le microbiome a entre autres pour fonctions de limiter l’inflammation, réguler le système immunitaire, métaboliser les vitamines, produire des neurotransmetteurs…
Or votre intestin mange aussi ce que vous mangez ! Surcharger votre tuyauterie avec un excès de nourriture n’est donc jamais une super bonne idée. Pour commencer, une abondance de nourriture « riche » favorise la prolifération de certaines bactéries intestinales par rapport à d’autres, ce qui réduit la diversité bactérienne globale et provoque des effets indésirables tels que des fringales ou une limitation de la sensation de satiété.
Par ailleurs, manger beaucoup d’aliments riches en farine et en sucre irrite votre intestin en raison de l’apport en sucre soudain que cela implique (le système digestif des humains n’est pas très habitué à ça). Cela peut donc provoquer des brulures d’estomac, des troubles gastriques et promouvoir une surcroissance bactérienne intestinale, souvent à l’origine d’une colopathie fonctionnelle (entre autres). Bref, rien de très réjouissant.
Que faut-il retenir ?
Faire des excès de nourriture n’est pas génial pour le microbiome (surtout s’il s’agit de glucides acellulaires comme la farine et le sucre) mais une seule journée à vous la coller comme un cochon n’est probablement pas suffisante pour faire des dégâts permanents si vous évitez de prolonger les festivités culinaires pendant plusieurs jours.
Idem pour votre tour de taille : une journée surchargée en calorie ne vous transformera pas en sumotori du jour au lendemain, même si vous allez voir la différence sur la balance en raison d’une rétention de fluides corporels liées au sucre et au sel.
De plus, augmenter ponctuellement vos calories peut donner un coup de boost à votre métabolisme (et à votre moral) si vous essayez de perdre du poids. Et si votre préférence va vers la dinde et les pommes duchesses plutôt que vers la buche et le chocolat, les dégâts seront vraiment très limités et réguleront en 2-3 jours.
Si vraiment vous balisez à l’idée de manger autant, ou si vous avez prévu de reproduire les festivités pendant plusieurs jours, une stratégie de jeûne intermittent peut être utile pour contrôler aussi bien le total calorique que la santé de vos intestins. Je vous propose d’ailleurs un plan en 3 étapes garder la ligne pendant les fêtes grâce au jeûne intermittent.
La meilleure option, c’est donc d’anticiper un peu en fonction de votre programme pour les fêtes puis de manger délicieusement et de profiter de ces moments privilégiés avec votre famille et vos amis… tout en gardant votre santé à l’esprit.
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